Exposition « La découverte de la Quinine » à la Faculté de pharmacie de Paris du 4 au 9 octobre 2021

La BIU Santé Pharmacie participe aux célébrations du bicentenaire de la découverte de la quinine organisées par la Faculté de pharmacie de Paris. A l’occasion de la Fête de la science, une exposition retraçant l’histoire de ce célèbre remède contre le paludisme se tient du lundi 4 au samedi 9 octobre 2021 sur le site de la faculté.

De l’identification des propriétés fébrifuges de l’arbre à quinquina par les Jésuites au XVIIe siècle à la production industrielle de quinine au XIXe siècle, en passant par l’isolement de la quinine en 1820 par les pharmaciens et professeurs de l’École de pharmacie Joseph Pelletier (1788-1842) et Joseph-Bienaimé Caventou (1795-1877), l’exposition réunit une sélection de documents provenant des collections patrimoniales de la BIU Santé et d’objets conservés par le Musée François Tillequin – Collections de matière médicale. Cinq courts-métrages d’animation réalisés par des élèves de l’école Estienne retracent l’épopée de la quinine en images. Affiches publicitaires, échantillons d’écorce de quinquina en provenance du Pérou et autres récits d’expéditions scientifiques jalonnent le parcours installé dans les Salons du Doyen de la Faculté de pharmacie de Paris (entrée libre). L’exposition accompagne une journée de conférences prévue le jeudi 7 octobre prochain (programme et inscription en ligne).

Initialement prévues en 2020, les célébrations autour du bicentenaire de la quinine ont été reportées au mois d’octobre 2021 en raison de la crise sanitaire. La présentation du pass sanitaire est obligatoire.

Retrouvez les informations pratiques ici.

Debut: 04/10/2021
Fin: 09/10/2021
4 avenue de l'Observatoire
Paris
75006
FR

 

Les tisanes : des « boissons innocentes » en ligne dans la Banque d’images

Tisane de santé Bernardo, dite tisane des cent vertus

La BIU Santé met en ligne dans sa Banque d’images et de portraits un corpus composé d’une soixantaine de boîtes de tisanes et documents d’accompagnement (publicités, lettres, brochures). Ces objets et documents témoignent de la production, de la vente et de la consommation de tisanes et boissons à base de plantes à visée thérapeutique ou de bien-être dans la première moitié du XXe siècle.

Un médicament ?

À l’origine, la tisane, ou ptisane, est un mot dérivé du grec qui désigne une décoction d’orge pilée bouillie dans de l’eau. Hippocrate, dans son livre Du régime dans les maladies aiguës, préconisait déjà l’usage de cette boisson pour soigner et alimenter les malades. Au XVIIIe siècle, l’Encyclopédie entend par tisane « tout liquide médicamenteux qui, contenant peu de parties actives, est destiné à former la boisson ordinaire d’un malade ». Elles constituent ainsi la base de la médecine domestique. Selon Guillaume-François Rouelle (1703-1770), maître-apothicaire à Paris et démonstrateur de chimie au Jardin du roy, « le malade en fait sa boisson ordinaire, c’est pourquoi il faut qu’elle soit agréable et qu’elle ne dégoûte point autant que la vue de la curation le permet ». Le célèbre chimiste et apothicaire Nicolas Lémery, dans sa Pharmacopée universelle publiée en 1697, disait de la tisane « quelle n’est pas si chargée en drogues, car comme elle est employée pour le boire ordinaire, on la rend le moins désagréable qu’on peut ».

Tisane feuilles d’oranger bigarade

Au XIXe siècle, les tisanes figurent en bonne place dans la Pharmacopée française, le Dorvault, ainsi que dans de nombreux formulaires et ouvrages de référence pharmaceutiques. L’édition de 1818 de la Pharmacopée française prend cependant soin de préciser que les tisanes « ne doivent leurs vertus qu’à une très petite quantité de médicaments qu’elles tiennent en dissolution » et que « ces boissons doivent être légères, et le moins désagréables possible, pour que le malade ne s’en dégoûte pas, puisqu’il est obligé d’y revenir souvent ».

Malgré toutes ces précautions d’usage, les tisanes connaissent un tel succès en France que des voix s’élèvent pour en réguler l’usage et en relativiser l’intérêt thérapeutique. Ainsi Jean Buisson, dans ses Observations sur le code pharmaceutique en 1830, indique que l’« on n’établit pas de règles assez sûres et assez précises pour la préparation de ces médicaments. Ainsi par exemple, on ne différencie presque pas les racines, les écorces et les bois qui doivent supporter l’ébullition d’avance ceux qui peuvent la supporter sans altération […]. Les doses ne sont pas assez précisées dans cet ouvrage […]. » Quelques décennies plus tard, le médecin Adolphe Burggraeve (1806-1902) s’exprime ainsi : « Quand on visite les hôpitaux on est frappé du luxe des tisaneries et des innombrables bouteilles, qui de là se répartissent dans les diverses salles, au point que chaque malade a la sienne – quelquefois deux. Les malades non alités trouvent le moyen de les vider autre part que dans leur estomac ; mais pour ceux que la fièvre tient au lit, impossible de leur échapper. »

Zoom sur les tisanes de la Banque d’images et de portraits
Thé mexicain du Dr Jawas

Les boîtes de tisanes et documents d’accompagnement numérisés et disponibles dans la Banque d’images et de portraits forment un ensemble de près de 60 pièces, datant de la première moitié du XXe siècle. On y trouve une grande variété d’informations : famille de tisane, symptômes traités, posologie, formulation, circuit de distribution, prix, timbre ou visas des organismes chargés du contrôle des médicaments, poids, date de fabrication…

Certaines de ces tisanes sont citées dans des formulaires et ouvrages de référence contemporains. Ainsi le Thé mexicain du Dr Jawas contre l’obésite figure dans le Formulaire des principales spécialités de parfumerie et de pharmacie de René Cerbelaud, pharmacien chimiste (Paris, 1905). Les tisanes Dausse sont quant à elles présentées de manière fort élogieuse dans l’édition de 1927 du Dictionnaire des spécialités pharmaceutiques, plus connu sous le nom de Dictionnaire Vidal, comme offrant « le maximum d’activité thérapeutique ». Précisons tout de même que le Vidal laissait à l’époque la description des spécialités à la discrétion du fabricant…

Tisane Sanifer

Nous retrouvons ce même vocabulaire flatteur sur les boîtes de tisanes. Vendues en officine, dans un format parfois insolite, elles se parent de mille propriétés thérapeutiques : purgatives, laxatives, anti-épileptiques, antiseptiques, calmantes, rafraîchissantes, toniques… La liste des vertus que leur bel emballage leur attribue est sans fin. On note également une attention particulière portée au soin de l’appareil digestif dans l’argumentaire commercial. Toute référence au monde clérical est un gage supplémentaire de l’efficacité et de l’authenticité de la préparation (« Thé dépuratif du frère Basile », « Tisane des Chartreux de Durbon », « Tisane de santé de Sœur Ynès », etc.). Enfin, certaines posologies laissent les patients modernes que nous sommes songeurs. Ainsi une boîte entière de tisane des Pères Augustins est « à macérer 4 jours dans un litre de bon vin blanc » tandis qu’un petit verre de cognac peut être ajouté au litre de vin blanc nécessaire à la préparation de la tisane du Curé de Deuil.

Il est ainsi possible d’extraire de ce corpus une grande quantité d’informations. Elles mériteraient très certainement une étude systématique et approfondie, qui nous renseignerait sur la place des tisanes dans l’arsenal thérapeutique du début du XXe siècle, les techniques commerciales employées par les fabricants pour vendre leur produit ainsi que sur la médecine domestique.

Catherine Blum

Les domestications de végétaux : colloque

Les 28 février et 1er mars 2014, la Société Botanique de France avec la Bibliothèque interuniversitaire de Santé organise à Paris un colloque sur les domestications de végétaux.

Ce colloque a une vocation pluridisciplinaire. Il permettra d’aborder les nombreuses facettes des domestications des végétaux incluant les thématiques suivantes :

  • Histoire des domestications – histoire de l’agriculture, archéologie/archéobotanique.
  • Ethnobotanique, interaction Plantes – Hommes.
  • Modifications morpho-anatomiques, génétiques et génomiques associées aux domestications.
  • Diversité des modalités de domestication selon les espèces.
  • Position phylogénétique des espèces domestiquées par rapport aux parents sauvages.
  • Diversité au sein des espèces domestiquées.
  • Écologie des espèces domestiquées et de leurs parents sauvages.
  • Interaction et coévolution avec les parasites et mutualistes.

Il s’adresse aux naturalistes, étudiants, enseignants, formateurs d’enseignants et à tous les curieux de science !

Nous espérons vous y voir nombreux. N’hésitez pas à faire circuler l’information autour de vous.

Plus d’information en téléchargeant ici le programme (PDF, 2 pages).

L’inscription est gratuite mais obligatoire : sbf.domestication@gmail.com

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Nouvelles pharmacopées

La British Pharmacopoeia 2013 est désormais disponible dans sa version papier (5 volumes et un volume vétérinaire), à demander au Bureau de renseignements du pôle Pharmacie,  et en ligne consultable uniquement au pôle Pharmacie, avec identifiant et mot de passe qui vous seront fournis par les bibliothécaires.

British Pharmacopoeia

La nouvelle pharmacopée européenne ne devrait plus tarder non plus. En attendant la cuvée 2014 (qui sera applicable au 1er janvier 2014), l’édition 2011 est désormais empruntable, toujours au pôle Pharmacie.

Une nouvelle pharmacopée africaine

Une nouvelle Pharmacopée africaine en deux gros volumes d’environ 1 000 pages chacun est disponible depuis cette semaine au pôle Pharmacie de la BIU Santé (présentoir des Nouveautés). Cette somme remarquable, sous-titrée Dictionnaire et monographies multilingues du potentiel médicinal des plantes africaines‎ : Afrique de l’Ouest, n’est pas une pharmacopée officielle à valeur réglementaire, mais un inventaire minutieux qui recense près de 1 000 plantes de la pharmacopée traditionnelle de huit pays de l’Afrique de l’Ouest : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal et Togo.
Des index fournissent les noms africains et européens de chaque plante (dans plus de 150 langues) et permettent une recherche par maladies et par indications médicinales.
Le Volume 2 (Monographies par plante) est illustré de dessins et de 755 photographies en couleurs.

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