Solutions de l’énigme sur les Algues

Chers lecteurs,

Trois d’entre vous sont parvenus à élucider notre enquête algologique lancée le 29 mai 2015.

Voici les résultats, par ordre de rapidité :

Le 1er prix revient à : Thibaut Fourniols (étudiant en 4e année de pharmacie à l’université Paris Descartes). Enquête résolue après 2 heures et 37 minutes.

Le 2ème prix à : François Dorvault (pseudonyme) (étudiant en 1re année de pharmacie à l’université Paris Descartes). Enquête résolue après 3 jours 4 heures et 46 minutes.

Le 3ème prix revient à : Marie-Alix Marchal (étudiante en 4e année de pharmacie à l’université Paris Descartes). Enquête résolue après 26 jours 1 heure et 30 minutes.

Voici les réponses aux différentes parties de l’énigme :

1er indice : Dans la liste des mots ci-dessous :
alguette – algologie – algine – algue – algoïde – algophobie – alginate
l’intrus était le mot « algophobie » ou crainte exagérée de la douleur, du grec algos, douleur et phobos, peur ; tous les autres termes venaient de la racine latine alga, algue.

2ème indice : Il fallait ensuite trouver le nom d’une plante dont une dizaine de grammes peuvent entraîner la mort en quelques instants…

Il était suggéré de rechercher cette plante dans un ouvrage collectif dirigé par le professeur Ivan Ricordel (Académie nationale de pharmacie) et mis en ligne en mars 2015 par la BIU Santé. Une recherche par nom d’auteur dans le catalogue de la Bibliothèque, dans la rubrique Livres électroniques ou encore sur le blog de la BIU Santé, où cette publication avait été annoncée quelques semaines auparavant, permettait d’identifier cet ouvrage, intitulé : L’expertise en police scientifique.

Au chapitre 5, intitulé : Expertise toxicologique médicolégale : les poisons recherchés et les outils de l’expert, on trouvait un sous-chapitre 3.9 sur Les toxiques d’origine naturelle (p. 137-138), où l’on pouvait lire, à propos de l’aconit : « l’aconit dont 12 grammes de racine (soit 0,25 mg d’aconitine) sont mortels en quelques minutes par paralysie respiratoire et défaillance cardiaque ».

3ème indice : Il s’agissait de compléter un herbier de mots fléchés contenant un indice dont on avait besoin plus loin dans la suite de l’énigme :

1 : Je suis une cyanobactérie filamenteuse, anciennement dénommée «algue bleue», cultivée pour ma valeur nutritionnelle. Réponse : la spiruline.

2 : Je suis une algue verte filamenteuse des eaux douces ou saumâtres, très répandue en France, de la famille des Zygnemataceae. Réponse : la spirogyre.

5 : Ces microalgues unicellulaires sont un constituant majeur du phytoplancton.
Elles peuvent être utilisées comme indicateurs de la qualité des eaux (indice IBD). Réponse : les diatomées.

6 : Produit à partir des algues rouges, les Japonais me nomment : 寒天 (en kanji)
Si vous ne lisez pas couramment le japonais, retrouvez-moi dans une des deux vitrines d’exposition sur les Algues, à l’entrée de la salle Dorveaux. Réponse : l’agar-agar.

7 : Algue verte sphérique, je vis en eau douce en colonies, à la surface de l’eau. Réponse : le volvox.

4ème indice : Il s’agissait maintenant de trouver un prénom en sept lettres…
– ma 1re lettre est la 5ème lettre du 1er indice (le mot intrus) = ALGOPHOBIE
– ma 2ème lettre est la 1re lettre du 2ème indice (la plante qui contient un alcaloïde très toxique) = ACONIT
– ma 3ème lettre est la 2ème lettre d’une algue rouge dont vous trouverez un sachet de 100 grammes dans une des deux vitrines d’exposition sur les algues à l’entrée de la salle Dorveaux = DULSE
– ma 4ème lettre est la 3ème lettre du mot n° 7 dans la grille des mots fléchés (cf. 3ème indice) = VOLVOX
– mes trois dernières lettres sont les trois dernières lettres d’une algue dont vous trouverez un sachet de pâtes aux algues de 250 grammes dans une des deux vitrines d’exposition sur les algues, à l’entrée de la salle Dorveaux = SPIRULINE

Le prénom était donc : P+A+U+L+INE = PAULINE !

5ème et dernière étape : Je suis donc Pauline, un des personnages principaux d’une œuvre de fiction française publiée dans la deuxième moitié du XIXe siècle, dont l’action se déroule dans un petit port normand sous le Second Empire.

Je vous donnais un dernier indice : mon meilleur ami avait de grands projets de recherches pharmacologiques à partir des algues… qui engloutiront finalement sans résultat une grande partie de mes richesses !

Parvenu à cette étape de votre enquête, il y avait deux situations : soit vous aviez lu un jour ce roman et l’histoire de Pauline et de son fiancé Lazare vous revenait en mémoire, soit vous ne l’aviez jamais lu et c’était plus difficile…
Il vous restait à fouiller une histoire, une chronologie ou une base de données sur la littérature française de 1850 à 1900 ou à rechercher sur Internet à l’aide des indices dont vous disposiez : Pauline, roman français, deuxième moitié du XIXe siècle, recherche, pharmac*, algues, fortune dilapidée, …

Avec un peu de patience vous trouviez La joie de vivre, roman d’Émile Zola, publié en 1884, douzième volume de la série Les Rougon-Macquart, dont l’héroïne, Pauline Quenu, orpheline à l’âge de 10 ans, est recueillie par des cousins de son père, les Chanteau. Leur fils, Lazare Chanteau, ambitieux mais velléitaire et sans méthode, dilapide l’héritage de Pauline sans parvenir à faire aboutir ses recherches pharmaceutiques sur les algues…

Source : Bibliothèque nationale de France / http://gallica.bnf.fr

La bibliothèque vous souhaite un bel été.

Alain Delaforge & Jeremy Schreiber

Quelques belles couvertures parmi nos dernières acquisitions sur les algues, pour finir en images. Tous ces documents sont consultables et empruntables à la BIU Santé pôle Pharmacie :