La bibliothèque de la Société anatomique de Paris

La Société française de pathologie et l’université Pierre-et-Marie-Curie ont déposé à la BIU Santé les ouvrages qui composaient l’ancienne bibliothèque de la Société anatomique de Paris.

Cet ensemble de livres était conservé au Musée Dupuytren, dans les locaux qu’il occupait depuis 1967, au fond du cloître du 15, rue de l’École-de-Médecine.

Ces livres ont été les derniers objets à quitter les lieux lors de la fermeture du musée, en octobre 2016. Bref déménagement, puisque leur destination était au 12, de l’autre côté de la même rue. Les 270 cotes (SAP 1 à SAP 270), correspondant à des ouvrages publiés de 1565 à 1889, peuvent désormais être consultés à la BIU Santé et sont quasiment tous déjà signalés dans son catalogue. Dans les prochains mois, certains d’entre eux seront en outre numérisés dans la bibliothèque numérique Medic@ (nous tâcherons d’en présenter quelques-uns ici).

Ils rejoignent à la bibliothèque les archives de l’ancienne Société anatomique de Paris, qui y ont été déposées en 2013 et dont l’inventaire et le traitement devraient s’achever dans le courant de 2017. Ces archives peuvent d’ores et déjà être consultées au besoin. La Société française de pathologie et l’actuelle Société anatomique de Paris ont également participé financièrement à l’acquisition du 2e registre des séances de la société, ainsi qu’à la restauration de plusieurs autres volumes. Qu’elles en soient ici remerciées.

La Société anatomique a eu une histoire longue et assez tourmentée [1] . La collection dont il est ici question n’a semble-t-il été constituée que durant la première période de sa seconde vie, je veux dire après sa résurrection en 1826, et sous la très longue présidence de Jean Cruveilhier : les ouvrages publiés après son retrait en 1873 sont des exceptions dans ce petit ensemble.

C’est après la mort de Bichat, en 1802, que des étudiants de médecine brillants, élèves de l’École pratique de médecine, souhaitèrent se réunir pour poursuivre son œuvre tôt interrompue. Poursuivre l’œuvre de Bichat, c’était, selon les termes du compte rendu de la séance inaugurale du 12 Frimaire an XII (= 4 décembre 1803), s’occuper de « l’anatomie de l’homme sain et [de] celle de l’homme malade, [ainsi que de] la physiologie dans l’état de santé et dans celui de maladie » : vaste programme, à accomplir grâce à la nouvelle méthode anatomo-clinique. Des séances hebdomadaires réuniraient les membres de la Société. Des procès verbaux en seraient établis systématiquement.

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