Don de belles reliures

La BIU Santé a la chance d’être souvent sollicitée pour des dons d’ouvrages ou d’objets. Ainsi les documents les plus remarquables viennent-ils enrichir les collections des pôles Médecine ou Pharmacie.

C’est le cas par exemple du récent don effectué par la famille Poulet.

82 documents ont été reçus, parmi lesquels figuraient deux reliures précieuses en maroquin :

– L’un aux armes de la comtesse d’Artois (épouse de Charles X) pour l’ouvrage :

Histoire de la Société royale de médecine, 1780-1781 (Cote 5749 bis)

– L’autre aux armes de Jean-François Joly de Fleury : J. Raulin. Traité de la phthisie (l’orthographe est ainsi) pulmonaire, 1782 (Cote 59892)

Ouvrages que vous pouvez désormais consulter au service Histoire de notre pôle Médecine.

Retrouvez en cliquant ici les dons récents dont a bénéficié la BIU Santé.

Vous pouvez également nous contacter pour des propositions de dons d’ouvrages ou d’objets.

 

Bains, bulles et beautés

Exposition à Grasse

Le pôle Pharmacie attire votre attention sur une exposition actuellement en cours au musée international de la Parfumerie (Grasse) – pour ceux de nos lecteurs qui vont passer leurs vacances dans le Sud :

« Bains, bulles et beautés »

Elle est consacrée aux pratiques du bain et de la toilette en Occident du 18e siècle à nos jours. Les collections du musée (affiches, objets, mobilier, savons…) sont complétées pour l’occasion par des prêts institutionnels ou privés.

Vous pouvez la visiter jusqu’au 30 septembre 2014.

En savoir plus

Le site de l’exposition

Le dossier de presse

– Le catalogue de l’exposition est disponible au pôle Pharmacie en salle Dorveaux : cote 613.410 9 MIP ; inventaire 120320. Il comprend notamment une contribution du docteur Philippe Brenot, psychiatre et anthropologue, directeur des enseignements de sexologie et de sexualité humaine à l’Université Paris Descartes. Philippe Brenot avait dirigé en 2013 l’ouvrage collectif : Le parfum et l’amour, éditions L’Esprit du temps, avec la participation de dix spécialistes de diverses disciplines (biologie, anthropologie, philosophie, etc.). Cote BIU Santé Pharmacie 391.63 BRE ; inv. 215892.

Contribution à l’histoire des parfums dans la ville de Grasse / Pascale Alibert ; sous la direction de J. Julien, [S.l.] , [s.n.],1990. Cote BIU Santé Pharmacie TPHA 12903.

Le bain et le miroir : soins du corps et cosmétiques de l’Antiquité à la Renaissance : [exposition, Paris, Musée de Cluny, Ecouen, Musée national de la Renaissance, 20 mai – 21 septembre 2009 / [catalogue sous la direction d’Isabelle Bardiès-Fronty, Michèle Bimbenet-Privat et Philippe Walter], Paris. Cote BIU Santé Pharmacie 646.72 BAI.

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Géricault, fragments de compassion (suite)

Comme nous vous l’avions annoncé à la fin de l’année dernière, la BIU Santé a prêté plusieurs documents pour l’exposition Géricault, images de vie, images de mort.

D’abord inaugurée à la Schirn Kunsthalle de Francfort-sur-le-Main, cette présentation vient de rouvrir au Museum voor Schone Kunsten de Gand, et ce jusqu’au 25 mai 2014.

Elle est désormais intitulée Géricault, fragments de compassion, et associée au projet de deux artistes contemporains, Alfredo & Isabel Aquilizan.

Retrouvez notre billet de novembre 2013 sur le sujet en cliquant ici.

En savoir plus sur cette exposition : un article de Culturebox du 19 octobre 2013.

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Muses, ptérodactyles et pataticulture

Muses et ptérodactyles

Ou la poésie de la science de Chénier à Rimbaud – anthologie sous la direction d’Hugues Marchal.

Ce copieux ouvrage (650 pages) paru au Seuil regroupe plus de deux cents extraits divers, datant du XVIIIe siècle à nos jours. De grands noms marient sous leur plume la science et la poésie : Balzac, Baudelaire, Flaubert, Hugo, Pasteur… Autant de textes abondamment commentés et illustrés, où le sérieux côtoie l’inattendu.

Ce recueil est consultable au pôle médecine, sous la cote 197731.

On y trouve par exemple un éloge de la pomme de terre, qui ne pouvait nous laisser insensibles en cette année anniversaire pour Antoine-Augustin Parmentier (voir ici notre exposition virtuelle : https://www.biusante.parisdescartes.fr/parmentier/)

L’auteur en est Paulin Gagne (1808-1876), ancien avocat et inventeur de la Gagne-Monopanglotte, langue universelle évoquée dans un poème de 1843 (consultable en ligne sur Gallica).

Nous reproduisons ici la première scène de l’acte 38 de l’Unitéide (ou la femme Messie, poème universel…), qui figure dans le recueil, et où la Pataticulture s’adresse aux peuples et rois, pour brosser un panégyrique vigoureux de la « patate régnante » :

ACTE TRENTE-HUITIÈME ou LA PATATICULTURE.

La scène se passe dans un vaste champ de pommes de terre.
Sommaire : Personnages principaux : La Pataticulture, peuples, rois, etc.
Action : La Pataticulture fait un discours dans lequel elle dit qu’elle a toujours aimé la pomme de terre qu’elle a guérie par la vaccine, et qui seule peut sauver le monde en lui servant de pain universel ; elle annonce qu’elle a chassé la Vinicultivrogne et la Séricultumûre qui détruisaient les peuples par l’ivresse et par le luxe ; elle ordonne de couvrir le globe de pommes de terre ou de patates ; elle dit qu’elle peut faire la pluie et le beau temps au moyen de batteries de canons établies dans les bassins des fleuves au moment de l’orage, etc.

—Les peuples et les rois élèvent la Pataticulture sur le trône et se couronnent avec elle de gloire et de pommes de terre, etc.

La Pataticulture en montrant la misère
Chante l’avènement de la pomme de terre.
SCÈNE I.
La Pataticulture, peuples et rois, etc.

LA PATATICULTURE, du haut du Pataticultoratoire.

Peuples et rois, je suis la Pataticulture,
Fille de la Nature et du Siècle en friture ;
Étant née au milieu d’un champ plein de splendeur
Que de pommes de terre ornait un plant d’honneur,
N’ayant jamais mangé que des pommes de terre
Qui font pour moi des plats de la meilleure chère,
J’ai toujours adoré ce fruit délicieux
Que, dit-on, pour extra mangeaient jadis les dieux !

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Géricault, images de vie, images de mort

Du 18 octobre 2013 au 26 janvier 2014 se tient à la Schirn Kunsthalle de Francfort-sur-le-Main l’exposition Géricault, des images de vie et de mort.

La BIU Santé a prêté plusieurs ouvrages mettant en valeur les liens unissant l’œuvre de l’artiste à l’histoire de la médecine :

  • J. Gamelin. Nouveau recueil d’ostéologie et de myologie… 1779 (cote : 1894, en ligne sur Medic@)
  • E. Esquirol. Des maladies mentales… 1838 (cote : 34169, en ligne sur Medic@)
  • P. Pinel. Traité médico-philosophique sur l’aliénation mentale. 1801 (cote : 48035)
  • C. Bell. Essays on the anatomy and philosophy of expressions. 1824 (cote : 22741)
  • J. Bell. Explaining the anatomy of the bones, muscles and joints. 1794 (cote : 146481)
  • Ch. Le Brun / S. Le Clerc. Caractères des passions gravés sur les dessins de Le Brun, par S. Le Clerc. 17XX (cote : 75447)
  • C. Monnet. Études d’anatomie à l’usage des peintres. 1775 (cote : 9226)
Gravure tirée de Gamelin (cliquez sur l’image pour le détail).
Gravure tirée de Esquirol (cliquez sur l’image pour le détail).

 

Autant de documents dont les planches présentent des motifs se rattachant aux préoccupations de Géricault : anatomie du corps humain (Gamelin, Monnet, John Bell), théorie des expressions et de la physiognomonie (Le Brun, Charles Bell), psychiatrie (Pinel, Esquirol).

L’exposition sera ensuite présentée au Museum voor Schone Kunsten de Gand du 21 février au 25 mai 2014.

En savoir plus sur cette exposition : un article de Culturebox du 19 octobre 2013.

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Mise en ligne des thèses et synthèses de pharmacie (XVIIIe-XIXe siècle)

Medic@ propose, en accès libre, pour les chercheurs et autres usagers distants un ensemble conséquent de thèses et synthèses de pharmacie : 228 synthèses anciennes (1782-1890) ; l’ensemble des 503 thèses de pharmaciens de 1ère et 2ème classes soutenues à Paris (1816-1899) et l’ensemble des 116 thèses présentées pour le concours d’agrégation (1847-1914).

Pour accéder à l’ensemble de ce corpus, cliquez sur le lien suivant.

Haschish : étude historique, chimique et physiologique / Edmond de Courtive, 1848. Cote BIU Santé Pharmacie P 5293-1848 (1)

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Charles Richet et son temps (colloque)

Jeudi 14 novembre 2013

Salle des séances de l’Académie nationale de médecine

Anaphylaxie, sérothérapie, physiologie, chaleur animale, suc gastrique et digestion, fermentation lactique, lactose, contraction musculaire, méthode graphique, sensibilité, addition latente optique, mémoire organique, physiologie botanique, etc. Ces quelques mots et expressions dessinent le portrait d’un physiologiste d’exception, Charles Richet, honoré du prix Nobel de physiologie et de médecine en 1913 pour sa découverte de l’anaphylaxie.

Fonds Richet, bibliothèque ANM.

Pourtant, en parallèle de son activité de chercheur, Charles Richet s’est voulu écrivain, constructeur aéronautique, militant pacifiste, etc., résumant à lui seul de nombreuses contradictions de son temps. Véritable pionnier de l’aviation et père spirituel de Louis Breguet, il est également écrivain et auteur de fables, romans, poèmes et drames à l’antique. Quoique adepte du spiritisme, érigeant la science métapsychique en véritable science, ses travaux de physiologie n’en portent pas moins la marque d’un esprit positiviste et imprégné de rigueur. Eugéniste convaincu, favorable à la « sélection humaine » – pour reprendre le titre d’un de ses ouvrages -, il combat cependant l’antisémitisme. Son pacifisme militant ne l’empêche pas, non plus, d’anticiper l’appel en 1870 et, de nouveau pendant la Première Guerre mondiale, de partir de son propre chef en Italie afin de la rallier à une cause qu’il estime fondée en droit.

Richet dans les tranchées (3e en partant de la gauche). Fonds Richet, bibliothèque ANM.

Cent ans après l’attribution du prix Nobel de physiologie et de médecine à Charles Richet, il est grand temps de faire le point sur cette figure scientifique fascinante de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, homme et savant aux multiples facettes. C’est la raison de la tenue du colloque Charles Richet et son temps, sous le patronage de l’Académie des sciences et de l’Académie nationale de médecine, pour lequel nous avons convié aussi bien des médecins que des chercheurs en histoire, littérature ou sciences sociales. Nous espérons que ce dialogue de spécialistes de différents domaines s’avèrera fructueux et fera émerger, au-delà de la figure même de Charles Richet et d’un angle d’approche monographique, l’extraordinaire intrication des intérêts, des actions et des passions tels qu’ils pouvaient s’incarner dans le Paris savant de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.

L’entrée est libre mais une inscription préalable est nécessaire en cliquant sur ce lien.

Le programme détaillé du colloque est disponible en cliquant ici.

Jérôme Van Wijland

jerome.van-wijland[at]academie-medecine.fr

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Conférence : Histoire du corps et harmonie des plaisirs

Suite et fin du cycle de conférences en histoire de la médecine et de la santé publique (du XVIIIe au XXe siècles) à la faculté de médecine Paris Descartes.

La prochaine conférence aura lieu le jeudi 20 juin 2013, de 18h à 20h (au 15, rue de l’École-de-Médecine, attention aux accès perturbés par les travaux !) :

« Histoire de la représentation sexuelle des corps dans la société française XVIIIe-XIXe siècles. »

Athlètes complets
Albert-Weil, E. L’exposition de l’éducation physique et des sports : Paris, 1913.

Par Alain Corbin, professeur d’histoire émérite à l’université Paris I-Panthéon, Sorbonne.

Ces conférences-débats s’adressent aux professionnels de santé, universitaires, étudiants, curieux… et se veulent un temps de rencontres et d’échanges entre les participants et les chercheurs en sciences humaines et en médecine spécialistes de l’histoire de ces questions.

Au 15, rue de l’École-de-Médecine (côté Cordeliers), 75005 Paris, amphithéâtre Portier, 2e étage (ascenseur pour les personnes à mobilité réduite).

Métros Cluny-La Sorbonne, Saint-Michel, Odéon.

Retrouvez le programme complet des conférences en cliquant sur ce lien.

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Mise en ligne du Progrès médical

Le Progrès médical : journal de médecine, de chirurgie et de pharmacie est désormais en ligne dans Medic@. Plus de 86 000 pages couvrant la période 1873-1943 sont interrogeables par mots clés dans les tables des matières, dans le sous-ensemble des périodiques ou dans le formulaire de recherche général de Medic@ (avec plus de 4 000 illustrations et 800 portraits). Les deux volumes, correspondant aux années 1944 et 1945, complèteront cet ensemble en 2014 et en 2015.

Cette numérisation a en partie été réalisée grâce au prêt à la BIU Santé d’une quinzaine de volumes par la bibliothèque de l’Académie nationale de médecine et la bibliothèque Charcot de l’UPMC.

Caricature du docteur Bourneville
Bourneville, Désiré Magloire (1840-1909). Cote : CIPB1413.

L’apparition en 1873 du Progrès médical est une nouveauté et un événement. Annoncé comme un journal vivant et actif, il entend se consacrer à la science médicale et à l’hygiène, mais aussi aux actualités sociales, à la défense des réformes du monde médical et des intérêts professionnels. Pendant les trente-cinq premières années de son existence, il demeure dominé  par la figure de son fondateur Désiré-Magloire Bourneville. Celui-ci bénéficie à la fois de l’appui de son maître Charcot, dont il publie toutes les leçons et conférences, et de la collaboration « de toute la jeunesse médicale studieuse de l’époque », au sein de laquelle de futurs grands noms font au journal leur apprentissage d’anatomistes, de cliniciens ou de thérapeutes. On peut ainsi citer Déjerine, qui occupera la chaire de clinique des maladies du systèmes nerveux ; Landouzy, qui écrit sur la rage et la pleurésie, tandis que Charles Richet, futur prix Nobel, publie sur les acides du suc gastrique et qu’Édouard Brissaud, qui comptera parmi les fondateurs de la Revue de neurologie, recueille les leçons de Charcot.

À côté de la publication des leçons des maîtres, revues de sujets, travaux originaux et comptes rendus des sociétés savantes, Le Progrès médical analyse la presse et les nouveaux ouvrages médicaux. Au lendemain de la guerre de 1870 une attention particulière est portée aux innovations et aux travaux étrangers.

La revue offre surtout à travers son « Bulletin » une tribune aux combats menés par Bourneville en faveur des projets de réforme dont il est l’initiateur, liés à l’enseignement médical, à l’assistance publique et aux hôpitaux. Dans un climat de luttes politiques parfois violentes, il préconise notamment la création de services d’accouchements, la professionnalisation du métier d’infirmière et la laïcisation des hôpitaux.

Une autre innovation réside dans la publication à chaque rentrée universitaire du « Numéro des étudiants », imité du « Number of students » du Lancet, qui rencontre un grand succès et dont la formule sera reprise par de nombreux autres journaux. Ces numéros de l’étudiant constituent une sorte de guide de l’étudiant en médecine, et dressent un panorama vivant, année après année, du monde médical académique parisien

Après le départ de Bourneville en 1907, le Progrès médical adopte un ton moins polémique, dans un contexte de concurrence accrue qui se traduit par la multiplication de nouveaux titres. La revue connaît des remaniements dans sa forme, avec une séparation des articles de fond et des articles « accessoires » (formulaires, variétés, nouvelles, reportages), mais conserve sa ligne de défense des praticiens et du progrès en matière d’hygiène, d’assistance, d’enseignement médical et de médecine publique. Pendant les deux conflits mondiaux elle se transforme en journal d’information médico-militaire. Enfin en 1924 un supplément mensuel abondamment illustré est créé, consacré aux rapports entre médecine, art et histoire.

Stéphanie Charreaux