BIU Santé Pharmacie – cotes indisponibles les 9 et 10 décembre

En raison d’un déménagement de collections, une grande partie des collections de la BIU Santé pharmacie ne seront pas communicables les 9 et 10 décembre prochains.

Les collections concernées sont les suivantes :

  • Toutes les monographies et les brochures
  • Les fonds d’ordonnanciers
  • Les manuscrits
  • Les thèses

Les revues appartenant aux tranches de cotes suivantes :

  • P 13000
  • P 50000
  • P 14000

Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée.

Bibliothèques – enquête sur les usages et attentes

Les bibliothèques d’Université de Paris s’adaptent depuis le début de la crise sanitaire pour servir et accompagner leurs usagers en cette période exceptionnelle.
Pour mieux comprendre les attentes de leurs publics et ajuster leurs services, une enquête flash anonyme est proposée du 4 au 17 décembre.

La BIU Santé Médecine et la BIU santé Pharmacie  invitent leurs lecteurs inscrits à répondre à cette enquête qui porte sur leurs usages actuels et besoins à venir.

Participer à l’enquête >
(durée estimée : 5 minutes)

Des questionnaires papier sont également disponibles dans les bibliothèques.

Medica a 20 ans : naissance et croissance d’une bibliothèque numérique au début du XXIe siècle 2/3

 Voici le deuxième billet d’une série de 3 sur l’histoire de Medica – rédigé par Lou Delaveau, conservatrice-stagiaire Enssib, à l’occasion des 20 ans de la bibliothèque numérique Medica. Retrouvez le premier billet ici et la troisième

II. Du Corpus des médecins de l’Antiquité à la « bibliothèque » Medic@ : quelques exemples

Avec et pour les chercheurs.

Coupure de presse du Quotidien du médecin du 2/03/2002 évoquant la campagne pour la restauration de la statue de Bichat.

Les différents cartons d’archives relatives au Service d’histoire de la santé regorgent de courriels imprimés dans les premières années du XXIème siècle et qui témoignent des contacts nourris avec des chercheurs, « public en or » et véritables « piliers » de la bibliothèque. Ces échanges reflètent les recherches personnelles – car on « n’attrape pas les mouches avec du vinaigre » – mais aussi les thèmes à la mode et les sujets d’actualité.  En 2002, le bicentenaire de la mort de Xavier Bichat inspire la mise en ligne d’un corpus dédié. Ce concours de circonstances profite à la statue du médecin et anatomo-pathologiste située dans la cour de l’Université et dont l’état piteux aiguillonne les bibliothécaires et chercheurs ayant participé au dossier : elle est restaurée à cette occasion. D’autres corpus bénéficient d’interfaces de recherche spécifiques comme les dictionnaires et les périodiques, premières sources consultées par les lecteurs néophytes. Des contributeurs célèbres, comme Jean Starobinski, apportent aussi leur pierre à l’édifice Medic@ en rédigeant des présentations de dossiers.

Corollaires de cette expertise développée sur la valorisation numérique du patrimoine, la BIUM organise de nombreux colloques qui renforcent sa position dans le paysage de la recherche en histoire de la santé mais resserrent aussi ses liens avec des sociétés et académies savantes : elle héberge leurs sites web et participe parfois même à leurs publications[1]. La pluridisciplinarité est le maître-mot. Une collaboration plus active est également entérinée avec le Musée d’histoire de la médecine qui partage les murs du 12 rue de l’école de médecine[2]. En 2005, la consultation mensuelle de Medic@ s’établit à 130 000 pages consultées pour plus de 10 000 visiteurs[3].

Page d’accueil de Medic@ le 6/06/2006, d’après les archives du net (Internet Archive Wayback Machine).

Il va sans dire que les contacts avec les chercheurs et chercheuses de la première heure se poursuivent au long cours. En 2009, Le Corpus électronique des médecins de l’Antiquité, désormais constitué de 180 volumes et témoin de longue date des relations étroites entre la BIUM et le laboratoire « Médecine grecque » reçoit le prix Plottel de l’Académie des inscriptions et belles lettres[4]. Ainsi que le précise le dossier de candidature, plus d’un million de pages ont été téléchargées en 2007 et 60 % de connexions sont issues de l’étranger, ce qui atteste du rayonnement de la BIUM à l’international après une première décennie d’existence.

De la persistance du papier ….

Flyer promotionnel pour la mise en ligne et les reprints du corpus hippocratique. L’annonce vante le caractère quasi totémique du fac-similé, substitut auréolé du prestige de l’édition originale.

En dépit de son « @ », Medic@ n’est pas envisagée au départ comme une collection strictement dématérialisée. En 2000, l’équipe de la bibliothèque prévoit de faire réaliser des reprints pour satisfaire les demandes de chercheurs et sociétés savantes adeptes de fac-similés. La bibliothèque développe donc au fur et à mesure des numérisations un catalogue de réimpressions qu’elle diffuse elle-même ou via des diffuseurs professionnels, pour peu que le nombre de souscriptions – fixé à quelques dizaines d’exemplaires[5] – ait été atteint. Plusieurs formules, standard ou plus luxueuses, sont proposées[6]. Un soin tout particulier est apporté aux choix des titres : « Arkana » est par exemple retenu avec l’accord d’un éditeur pour son caractère mystérieux susceptible d’attirer les lecteurs férus de sciences occultes. Le service prévoit également de fournir des supports cédéroms. Toutefois, une partie de l’équipe de la BIU Santé avoue aujourd’hui avoir été mal à l’aise face à cette distribution commerciale. Les demandes se faisant rares, les reprints sont progressivement abandonnés et Medic@ se déleste de ses assises matérielles pour se transformer, de « collection » hybride, en bibliothèque entièrement numérique.

… au tout numérique !

Medic@ ne rassemble pas des photographies mais des numérisations : les reproductions des documents n’étaient donc pas réalisées dans le laboratoire photographique précédemment mentionné.  Un scanner, d’abord en noir et blanc, avait été loué dès les débuts de l’entreprise auprès de la société Arkhênum, dont l’un des employés rejoindra, après un changement de carrière, l’équipe des magasiniers du Service d’histoire de la santé.

Encart sur la page d’accueil de Medica au 3/02/2004  témoignant de tentatives en interne pour implémenter un OCR à titre expérimental (Internet Archive Wayback Machine).

Des échanges avec Arkhênum font aussi état des recherches concernant les possibilités d’océrisation, c’est-à-dire de reconnaissance des caractères[7]. En raison d’un coût élevé, du nombre de documents concernés et de résultats décevants pour les éditions antérieures à 1850, cette fonctionnalité sera abandonnée pour un certain temps. En 2004, Jean-François Vincent vient remplacer Henry Ferreira-Lopes, qui avoue aujourd’hui s’être inspiré de son expérience à la BIUM pour développer la bibliothèque numérique de la Bibliothèque municipale de Besançon, dont il est le directeur. A partir de 2008, la Bibliothèque nationale de France réoriente ses subventions au pôle associé qu’était la BIUM pour encourager la numérisation. Même si une étroite coopération documentaire avec Gallica existait dès les débuts de Medica, ces subventions permettent d’entériner la politique documentaire et le champ d’action de Medic@ par rapport à celui de Gallica et favorise une synergie entre les deux bibliothèques. Deux filières de numérisation sont mises en place à la BIUM : les documents rares ou fragiles sont traités en interne tandis que les corpus très volumineux, homogènes, dont la numérisation et l’indexation sont aisées, sont externalisés. Un scanner couleur sera acquis en 2012.

 

 

 

 

A suivre… Comment Medic@ devint-elle Medica ? Retrouvez l’épisode trois de l’histoire de Medica sur le blog de la BIU Santé à partir du 7 décembre 2020.


[1] La BIUM collabore ainsi avec l’Académie nationale de chirurgie pour faire paraître en ligne à partir de 2002, un journal électronique trimestriel, « Les e-mémoires de l’Académie nationale de chirurgie »- Archives, c. 99.

[2] Convention établissant un partenariat de recherche entre la BIUM et le Musée- Archives, c. 99.

[3] Tableau des consultations- Archives, c. 100

[4] Dossier pour le prix Pottel- Archives, c. 101.

[5] Mail du 13/04/2001  (Henry Ferreira-Lopes) – Archives, c. 95 et « La Politique documentaire de Medica », version mai 2006, p. 4 – Archives, c. 96.

[6] Mail du 5/10/2001  (Guy Cobolet) – Archives, c. 100.

[7] Un devis établi en janvier 2005 indique qu’un traitement OCR pour une centaine d’ouvrages numérisés s’élèverait alors à 4000 euros (sans correction du texte brut obtenu) – Archives, c. 95.

Livre d’or des 20 ans de Medica

Dans le cadre des 20 ans de Medica, nous avons demandé à des institutions partenaires ayant participé à l’enrichissement de cette bibliothèque numérique et à quelques chercheurs et usagers de raconter une anecdote et de souhaiter un joyeux anniversaire à Medica.

Ce livre d’or est ouvert à tous grâce aux commentaires en fin de billet, donc n’hésitez pas à contribuer !

Bibliothèque Henri Ey

« Bon anniversaire Medica !

Merci pour tes contenus dédiés à la neuropsychiatrie, en particulier nos périodiques préférés, les Annales médico-psychologiques, la Revue neurologique et le Congrès des aliénistes. Bravo à ton équipe pour l’enrichissement régulier de tes collections et l’amélioration continue de tes outils de recherche. Nos lecteurs et nous, on est fans !

la Bibliothèque Henri Ey du GHU Paris psychiatrie & neurosciences »

Natalie Pigeard 

« 20 ans de Medica ! Déjà ! Cela ne nous rajeunit pas 😉  Écrire pour medica sur l’histoire des femmes médecins, aider à choisir les documents constituant le dossier, c’était sympa de bosser avec les amis du service d’histoire de la médecine ! Et puis Medica, avec ses possibles recherches dans les revues, les dictionnaires, les catalogues de thèses, pouvoir télécharger un pdf etc., facilite bien mes recherches ! Bon anniversaire Medica ! »

Professeur François Legent 

« J’ai recours à Medica depuis une quinzaine d’années, la première fois fut à l’occasion d’un congrès sur la Maladie de Menière. La quête de documents concernant la biographie de ce médecin me fit découvrir l’importante numérisation réalisée par la BIU Santé. Cette modernisation facilitait considérablement la recherche permettant notamment, d’apprendre que Menière avait été médecin de l’Institution des Sourds-Muets, ce qu’ignorait une grande partie du corps médical.

Ainsi se présenta l’occasion d’ajouter aux documents déjà numérisés par vos soins, des articles et un choix de livres anciens concernant non seulement l’ORL mais aussi la surdimutité. Ce regroupement réalisait dès lors une véritable bibliothèque numérique unique dans ce domaine. »

Dr Olivier Walusinski 

« Medica est un service irremplaçable pour travailler chez soi, conçu voici 20 ans en prévision du confinement prévisible. Devenu adulte, sa riche variété et son indexation au mot permettent aussi bien une recherche précise qu’une recherche extensive. Deux questions. Les ouvrages scannés pour un achat avec le système EOD deviennent-ils, après ce paiement, accessibles à tous via Medica ? Si non, il faudrait y remédier. N’y a-t-il pas un moyen de remédier aux pannes récurrentes bien trop fréquentes ? Si l’accès est impossible le samedi, il faut attendre le lundi que le système soit à nouveau en fonction. Et pendant le confinement, c’est encore plus long. Bravo à Medica et souhaits de continuation et de perfectionnement. »

Annie Bitbol-Hespériès 

« Je suis venue travailler à la réserve de la Bibliothèque (alors la BIUM) il y a plus de vingt-cinq ans, pour consulter les deux éditions du Theatrum anatomicum de Caspar Bauhin. Ce traité illustré du grand professeur d’anatomie à Bâle, publié en 1605 à Francfort, complété en 1621, suit l’ordre de la dissection dans un Théâtre anatomique. Il offre, sous un format réduit et en les actualisant des gravures issues de la rénovation de l’iconographie anatomique inaugurée par la publication du grand traité d’André Vésale en latin sur la Fabrique du corps humain (1543).

J’ai ensuite régulièrement fréquenté la salle de la réserve, où j’ai trouvé des conditions de travail optimales pour mes recherches, non seulement en raison de la richesse des collections historiques bien conservées, mais encore grâce à la compétence et à la disponibilité des conservateurs et bibliothécaires qui se sont succédé, sans oublier l’efficacité des magasiniers. Comme la plupart des lecteurs maintenant, j’y viens avec mon ordinateur. Mais il y a plus de vingt-cinq ans, ce n’était pas le cas et je prenais des notes au crayon, sur des feuilles de papier.

C’était avant la création de la formidable collection Medica (Medic@), qui est vite devenue une référence internationale. La mise en ligne intégrale d’ouvrages patrimoniaux consultables à tout moment fait revivre à distance les livres précieux. C’est une chance pour tous ceux dans le monde qui s’intéressent à l’histoire de la médecine. Outre la conversion en format électronique d’ouvrages imprimés souvent reliés et ayant appartenu à des propriétaires prestigieux, cette bibliothèque virtuelle propose des collections regroupant les livres électroniques dans des dossiers thématiques.

Parmi les ressources offertes par cette bibliothèque numérique, j’apprécie particulièrement le dossier thématique sur la Mélancolie présenté par Jean Starobinski, qui fut un célèbre professeur de littérature française à l’université de Genève, mais aussi un médecin psychiatre chargé d’enseignement en histoire de la médecine, et un fin musicologue. Je me souviens de la satisfaction de Monsieur Cobolet, qui dirigeait alors la bibliothèque, lorsqu’il m’a annoncé que le prestigieux auteur de la thèse de médecine sur l’Histoire du traitement de la mélancolie avait accepté de proposer une introduction sur ce thème. Depuis l’Antiquité grecque, de nombreux traitements visaient à guérir cette pathologie complexe mettant en jeu la relation entre l’esprit et le corps, ou entre l’âme et le corps et pouvant ouvrir vers le génie ou conduire à la folie. Il s’agissait notamment de réguler la célèbre bile noire puisque telle est la signification du mot mélancolie, issu de la langue grecque. La bile noire -imaginaire mais illustre dans la tradition médicale et chez les philosophes- était une des quatre humeurs définissant la Nature de l’homme dans la Collection hippocratique, avec le sang, le phlegme ou pituite, et la bile jaune. Pour chasser l’excès de bile noire, les prescriptions citaient le népenthès, breuvage à base de plantes à la composition variable, censé dissiper la tristesse et apporter l’oubli, mais aussi la musique, ainsi que les voyages pour chasser le spleen des aristocrates anglais, puis des patients huppés, sans oublier la prise d’hellébore, plante aux propriétés purgatives réputée pour soigner la folie. Comment guérir la mélancolie et ses degrés : l’hypocondrie, la dépression, la folie ? Où situer l’origine de cette pathologie pour prescrire des thérapeutiques adaptées ? Ne s’agit-il pas d’une affection essentiellement psychique qui appelle des remèdes psychologiques et la création d’une nouvelle catégorie de thérapeutes : les psychiatres ? Ce qui est intéressant dans la présentation de Jean Starobinski, c’est l’hommage qu’il rend au livre Saturne et la mélancolie par Raymond Klibansky, Erwin Panofsky et Fritz Saxl, ouvrant ainsi la médecine humorale traditionnelle sur la peinture (Dürer et sa gravure Melencolia I) et rappelant le lien que la médecine a longtemps entretenu avec l’astrologie.

Parmi les documents électroniques mis à disposition des lecteurs internautes par Medica figurent aussi les gravures, illustrations et portraits présentés dans la banque d’images qui s’enrichit régulièrement.

La consultation de livres électroniques est particulièrement appréciable en temps de confinement, et devient une ressource indispensable lorsque l’éducation à distance se répand dans l’enseignement supérieur en raison de la pandémie. J’offre mes meilleurs souhaits de bon anniversaire à Medica pour ses vingt ans dans un contexte sanitaire particulier. Je lui souhaite longue vie.

Mais j’attends avec impatience la fin du deuxième confinement pour retourner dans la salle de la réserve de la BIUS, y être entourée par de vrais livres reliés posés sur d’élégants rayonnages, au-dessous des portraits de médecins célèbres, et avoir le bonheur de discuter avec les bibliothécaires : n’est-ce pas cela aussi la vie d’une bibliothèque ? »

 

Bruno Bonnemain, Académie nationale de Pharmacie, Société d’histoire de la pharmacie  

« Medica est un outil formidable pour les historiens de la médecine et de la pharmacie. Il permet de rendre accessible en ligne de nombreux documents originaux, et des périodiques qui ont été très importants, comme le bulletin des sciences pharmacologiques ou le dictionnaire Vidal. On peut espérer que ce catalogue déjà très important s’enrichisse encore dans les prochaines années et complète les efforts de numérisation de la BNF. Très bon anniversaire à Medica !! »

Frédéric Bonté, LVMH Recherche  

« Medica , vingt ans déjà !, une richesse exceptionnelle et très vaste base de données pour tout chercheur en histoire de la pharmacie et en cosmétologie. Comprendre l’évolution des sciences c’est aussi redécouvrir des sources d’inspirations, des démarches,  des raisonnements et  les intégrer dans la réflexion qui permet de construire les innovations de demain.  Explorer  Médica, c’ est aussi nous ouvrir à des  mondes scientifiques, nouer des contacts improbables avec des spécialistes et élargir notre réseau  de connaissances.  N’oublions pas, chacun, de participer à son enrichissement.  Un grand Merci à toutes les équipes qui la font vivre. »

Jacqueline Vons 

« J’ai l’impression que c’était hier… J’ai découvert Medic@ à la manière d’un chat, prudemment d’abord, en jouant avec la souris, et puis très vite elle est devenue un outil indispensable. Très vite aussi, j’ai goûté la sensation de liberté qu’autorisent les vagabondages nocturnes d’un auteur à l’autre, d’une époque à l’autre. Mais on s’habitue facilement à vivre au milieu de milliers de livres, alors, pour nous surprendre toujours, Medic@ a proposé de nouveaux itinéraires à travers des expositions, des images, des journées d’études, bref autant de réalisations qui réalisent la gageure de rendre presque concret ce qui est virtuel. Tout cela grâce au dynamisme, à l’enthousiasme et au professionnalisme de toute une équipe au service de l’histoire de la médecine, du patrimoine et de sa valorisation. Qu’ils soient tous et toutes remerciés ici.  

Et puis un jour, l’aventure commença pour moi aussi avec la première traduction en français de la Fabrique de Vésale bientôt rejoint par Eustache et Patin : une belle récompense, une belle leçon de modestie parmi tous ces grands.  

Alors oui, souhaitons bon anniversaire à Medic@. Rendez-vous dans cinq ans, pour le quart de siècle avec, n’en doutons pas, d’autres belles innovations… »

Le Fonds de dotation pour la gestion et la valorisation du patrimoine pharmaceutique 

« Medica fête cette année ses 20 ans et nous sommes heureux de participer à cette célébration. Grâce au professionnalisme et au dynamisme des équipes qui l’animent depuis sa création, Medica offre à tous, spécialistes comme grand public, un espace de connaissance, de réflexion et de partage autour de l’histoire de la santé. Son rôle dans la préservation et la transmission du patrimoine écrit de la santé est majeur et nous nous réjouissons du travail accompli ensemble depuis plusieurs années pour la valorisation de nos fonds d’histoire de la pharmacie. Bon anniversaire ! »

Hélène Cazes, University of Victoria, Canada 

« Et s’il n’y avait pas eu Medica ? Je crois que, sans la bibliothèque virtuelle, son organisation par corpus, auteurs, domaines, mots-clés, sans l’accueil fait aux chercheurs par une équipe incroyablement savante et généreuse, sans les pages-portails, sans les liens vers les bibliothèques virtuelles, le monde serait plus petit et plus plat. Il ne tournerait pas rond mais tournerait en rond, en ressassant la même histoire du progrès médical et des grands textes. En tout cas, mon petit monde : je vis sur une île à l’extrême occident du Canada, en un lieu enchanteur dépourvu de fonds anciens. La rencontre avec Medica, qui s’écrivait alors Medic@, m’a donné bien plus qu’un accès, par écran, aux livres que je ne peux pas consulter sans traverser un continent et un océan : elle m’a donné un horizon, un paysage avec des lignes de recherche, des outils, des images haute définition et… une dimension de recherche, la séance en bibliothèque à distance. Après, aller sur Medical Heritage Library, Wellcome Library ou ailleurs me semblait évident —j’avais appris et m’y retrouvais même s’il m’y manque, toujours aujourd’hui, la page d’accueil sobre, précise, hiérarchisée de Medica. Partenaire essentiel de mes deux derniers projets (Enfin Vésale vint… sur l’historiographie médicale et l’héroïsation de ses personnages, et Perfecta, La perfection du corps féminin 16-18, sur les genres de l’anatomie aux temps de la querelle des femmes), Medica est un espace où chercher et déployer une histoire de la médecine hors des sentiers de la linéarité. En fait, c’est ma République de la recherche. Immenses mercis à ses artisans, pour leur vision, leur rigueur et leur travail !

Hélène Cazes, University of Victoria, Canada »

Véronique Boudon-Millot, Directrice de recherche au CNRS, UMR 8167 Orient et Méditerranée, Sorbonne Université 

« Les anniversaires sont l’occasion de se remémorer les naissances. C’est avec fierté et émotion que je me souviens de celle de Medica à laquelle j’ai, dès le début, été associée par Guy Cobolet, et qui nous a valu quelques années plus tard (en 2008) de recevoir le prix Plottel de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et d’organiser ensemble plusieurs colloques, tous publiés, qui mettent en lumière les richesses de ses collections : Lire les médecins grecs à la Renaissance, De Boccard, 2004 ; René Chartier (1572-1654) éditeur et traducteur d’Hippocrate et Galien, De Boccard, 2012 ; Hippocrate et les hippocratismes : médecine, religion, société, Paris, AIBL, 2014. Car il n’est sans doute pas excessif de dire que Medica, grâce à la mise en ligne d’éditions parfois inaccessibles, a révolutionné les méthodes de tous ceux qui travaillent sur les textes médicaux. Et depuis le début, que de chemin parcouru ! Alors, longue vie à Medica désormais présente jusque sur les plateformes américaines et tous nos remerciements aux bibliothécaires dont l’assidu et patient travail contribue chaque jour à cette réussite. »

Dr J-M Mouthon 

« Merci à toutes celles et ceux qui sélectionnent, mettent en ligne, corrigent et tiennent à jour les textes de Medica dans le vaste site de la BIU Santé, indispensable outil pour les chercheurs et passionnés en Histoire de la médecine. Cette consultation accessible à tous permet aussi de temps à autre des découvertes fortuites, ignorées jusque là. Que ses concepteurs persévèrent, surtout en ces temps de restrictions sanitaires avec les épidémies imprévisibles et dévastatrices, présentes et peut-être futures, qui limitent, voire même empêchent la consultation sur place des documents. Bonne continuation.

J-M Mouthon »

Claire Crignon 

« Souvenirs de deux grands projets réalisés grâce aux conservateurs de la BIU santé, toujours dévoués, passionnés par leur travail, dans cet espace hors du temps de la réserve où le petit clic-clac de l’horloge égrène doucement ses notes, permettant au chercheur ou à la chercheuse de remonter le cours du temps en plongeant dans les archives de la société anatomique de Paris où dans un traité d’anatomie du 17e siècle. Médecine et anthropologie au 17e siècle, histoire de la constitution de la collection Dupuytren, débats sur l’homéopathie au 19e siècle, quelques exemples de découvertes et de plaisirs de lecture ! Merci à vous.

Claire Crignon, MCF Sorbonne Université ».

Rafael Mandressi, Directeur de recherche, Centre Alexandre Koyré

 « Je prends peu de risques en affirmant que la section historique du site web de la BIU Santé est aujourd’hui l’ensemble le plus riche et le mieux organisé de ressources en ligne pour et sur l’histoire de la médecine. La bibliothèque numérique Medica en est le socle. Je l’ai connue en 2004, et n’ai cessé depuis de m’en servir comme outil de recherche. Indispensable, sobrement solide dans sa croissance continue, Medica est aussi précieuse que le formidable patrimoine écrit qu’elle met à la disposition du public, dont la communauté des chercheurs. Au moment de célébrer ses premières deux décennies d’existence, il faut surtout saluer chaleureusement l’effort, la générosité et l’intelligence de celles et ceux qui l’ont faite et la font chaque jour. Nous sommes nombreux à leur être grandement redevables. »

Xavier Cailleau, Chargé de mission partenariats et GLAM, Wikimédia France 

« Toute l’équipe de Wikimédia France se joint à moi pour souhaiter un très bel anniversaire à la bibliothèque numérique Médica ! Le moment était bien choisi pour relancer le partenariat, de surcroît à quelques mois des 20 ans de Wikipédia. Nous avons la chance et le plaisir de collaborer avec la Bibliothèque Interuniversitaire de Santé depuis 2016. C’est une histoire de portraits, versés sur la médiathèque libre Wikimedia Commons, qui nous a permis de rencontrer des agents investis et passionnés, prêts à plonger au cœur des nouveaux usages du numérique collaboratif. Nous espérons poursuivre ce partenariat encore longtemps pour la valorisation de leurs précieux fonds et continuer à célébrer le libre partage des savoirs. »

François Léger (Directeur-adjoint de la bibliothèque de l’Académie nationale de médecine 

« Un beau jour, de retour d’une consultation sur Medic@ des Annales des maladies de l’oreille et du larynx (otoscopie, laryngoscopie, rhinoscopie), mon regard amusé se posa sur un autre ouvrage de la bibliothèque, que j’ouvris au hasard :

« Oui, Messieurs, loin de vous, au fort de mes travaux, 

J’ai lu que l’on formoit votre Corps de Héros ;

Qu’il renfermoit déja l’élite des Chymistes,

Et des Chirurgiens, & des Anatomistes, 

Et des grands Médecins ; que la Société 

En mérite absorboit l’antique Faculté ; 

Et que de six cents ans d’honorable mémoire, 

Elle prenoit le poids, & couronnoit la gloire. »

Le Preux, Paul-Gabriel, Lassone, ou la Séance de la Société royale de médecine, comédie en 3 actes et en vers, [Paris], 1779, p. 23, disponible sur Medic@.

Un périodique fondateur, une comédie légère et oubliée : voilà toute la richesse de Medic@. La rivalité entre la Société royale de médecine et la Faculté n’est plus qu’un objet d’histoire, et nous, bibliothécaires, nous réjouissons de l’épanouissement d’une bibliothèque numérique qui est depuis 20 ans un de nos plus solides outils de travail. Nous sommes bien sûr fiers d’avoir pu très modestement contribuer, avec quelques-uns de nos volumes et manuscrits, à la richesse de la collection. Les projets en cours sont la plus sûre promesse de la vie longue et prospère que nous souhaitons pour Medic@. »

Micheline Ruel-Kellermann, Histoire de l’art dentaire

« Vingt ans déjà, pour moi c’est presque hier. Et chaque année, chaque mois, chaque semaine sont mis en ligne des documents, des livres, des revues, une immense chance actuelle que chacun devrait mesurer. Pouvoir, la plupart du temps, travailler à son bureau, découvrir des œuvres dont nous ne soupçonnions parfois même pas l’existence est un bonheur formidable. Ah, si j’avais eu Medica, moi qui suis loin dans le siècle dernier lorsque, en activité, j’élaborais mes thèses  et où je courrais les librairies pour trouver le livre ou les revues anciennes qui pourraient m’aider, et quelques fois pour un seul chapitre ! Et où je sacrifiais mes vacances pour mener à bien mes recherches en bibliothèque ! Très bel anniversaire Medica et un immense merci à tous ceux qui y travaillent et qui facilitent considérablement la vie de tous les chercheurs »

Archives de l’AP-HP – message de Marie Barthélemy 

« Le partenariat des Archives de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris avec le service Histoire de la santé de la BIU Santé a permis la mise en ligne de 194 photographies dermatologiques de la collection Félix Méheux. Ces photographies provenant des archives du Musée des moulages de l’hôpital Saint-Louis complètent utilement l’ensemble documentaire du musée déjà disponible sur le site de la Biu Santé.

Constituées dans un but pédagogique, les photographies aquarellées de la collection Méheux sont aussi le témoignage des qualités techniques et artistiques du photographe et offrent un rendu très réaliste des maladies représentées. Leur accès en ligne permet de préserver les documents originaux tout en les diffusant auprès d’un plus grand nombre de chercheurs. Merci la Biu Santé et longue vie à Medica ! »

Musée de l’AP-HP – message de Agnès Virole 

« Le musée de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris est fier de pouvoir, grâce à l’Association du Musée virtuel de l’art dentaire, montrer depuis 2013 ses collections dentaires issues de la donation du musée Pierre Fauchard. Ces pièces, pour certaines uniques au monde, sont mises en valeur par le remarquable travail du MVAD et de la BIU Santé. Un grand merci à l’Association et à Médica! »

École nationale des chartes 

« L’École nationale des chartes adresse ses meilleurs vœux d’anniversaire à Medica, réservoir inestimable de trésors susceptibles d’inspirer bien des sujets de recherche ! Merci à toute l’équipe du Service d’histoire de la santé, emmenée par Jean-François Vincent, pour les nombreuses ressources qu’elle propose en ligne et pour son accueil toujours enthousiaste des jeunes promotions de chartistes. La promenade dans les magasins, la visite de la salle de lecture, la présentation de la Fabrica de Vésale et de ses nombreuses adaptations… Voilà, à n’en pas douter, un précieux complément des cours et autant de moments marquants pour les élèves et étudiants. À bientôt – nous l’espérons – pour de nouvelles rencontres et de nouvelles découvertes imprimées ! »

François Zanetti, Maître de conférences, Université de Paris 

« Medica existait déjà quand j’ai fait mes premiers pas en histoire de la médecine. Que de moments partagés et de services rendus depuis ! J’ai une reconnaissance particulière pour les périodiques médicaux de la fin du XVIIIe siècle : Journal de médecine (sous ses diverses dénominations), Gazette de santé et bien sûr Histoire et mémoires de la Société royale de médecine qui ont grandement facilité mes premières recherches. Et cette précieuse collection de dictionnaires !… Tout cela interrogeable et téléchargeable librement et sans inscription, grâce à une interface extrêmement stable et robuste.

MERCI à celles et ceux qui ont permis à Medica de naître, de croître et de se transformer ! 

BON ANNIVERSAIRE Medica ! »

Enssib

« En quelques années Medic@ est devenue une référence dans les domaines de l’histoire de la médecine, de l’odontologie et de la pharmacie ; une réussite qui illustre parfaitement l’importance aujourd’hui centrale de la valorisation des ressources et des services qui l’accompagnent. De fait, la maîtrise de ces compétences numériques d’une part, de médiation d’autre part, est devenue incontournable pour les professionnels des bibliothèques. Il s’agit ici de rendre accessible au plus grand nombre des documents historiques aux contenus foisonnant, riches et variés, là de protéger, rendre visible et mettre en avant des savoirs tombés dans le domaine public. Par ses formations et les fructueuses collaborations entretenues avec les équipes de la BIU Santé, l’Enssib est fière de pouvoir y contribuer et souhaite aux équipes de Medic@ 20 nouvelles années de succès. »

Loïc Capron

« Les 20 ans de Medica : infinie gratitude d’un consommateur assidu

La Correspondance complète et autres écrits de Guy Patin (dont la 3e édition va bientôt être mise en ligne) n’aurait jamais vu le jour en 2015, ni grandi depuis, sans la BIU Santé et sans Medica, son gigantesque appendice numérique.

Parmi les innombrables trésors que Medica offre au public, j’admire tout particulièrement son incomparable collection des thèses médicales d’Ancien Régime et ses manuscrits.

J’encourage ardemment la numérisation de ces pièces parce qu’elles sont exclusives et encore inexploitées pour leur plus grande partie, et que leur fragilité ne recommande pas de les mettre entre les mains de tous les curieux.

Quant aux manuscrits, par exemple, j’ai tout particulièrement tiré profit du Recueil Peÿrilhe (ms 2007), qui contient une copieuse quantité de lettres et brouillons conservés par Patin, et la collection des Commentaires de la Faculté de médecine de Paris, dont 14 des 24 volumes sont déjà librement ouverts aux chercheurs que ne rebutent pas les plumes latines des doyens qui se sont succédé tous les deux ans depuis 1395 jusqu’à 1786.

La richesse de la collection imprimée mérite aussi être les louanges : les œuvres complètes d’Hippocrate (par Littré), de Galien (par Kühn), de Pline (par Littré), parmi des milliers d’autres ouvrages indispensables. Tout ces ouvrages indispensables peuvent certes presque toujours se trouver ailleurs sur la Toile ; mais Medica m’a plongé dans une délicieuse extase quand j’y ai découvert la reproduction des deux livres de Medicamentis officinalibus [des Médicaments officinaux] de Caspar Hofmann (Paris, 1646) entièrement annotés par Patin : quelle inestimable pépite ! Sans elle je ne serai jamais parvenu à éditer la lettre que Patin a écrite à Sebastian Scheffer le 24 mai 1665.

Mon travail sur la médecine du xviie siècle n’est bien sûr qu’un vivant exemple des infinis services que Medica sait rendre tous les jours aux internautes, confortablement installés devant leur ordinateur.

Mille bravos, mille mercis, bon anniversaire et très longue vie à Medica, c’est-à-dire à celles et ceux qui l’ont conçue et l’enrichissent quotidiennement avec une admirable ardeur.

Loïc Capron. »

L’équipe Gallica

« Depuis 20 ans, toujours fidèle à ses objectifs et à son ambition de partager au plus grand nombre l’histoire de la médecine, Medica s’est octroyée une place privilégiée parmi les bibliothèques numériques patrimoniales en sciences.
L’autre grande « Dame » du savoir, Gallica, de trois ans son aînée et toujours présente pour la soutenir, donne à voir à ce jour presque 60 000 documents en provenance de Medica et de la Banque d’images et de portraits- BIU Santé. On y retrouve livres, périodiques, thèses mais également objets médicaux, portraits, cartes postales. Leur valorisation et leur classement en dossiers thématiques et chronologiques font de Medica une référence dans le monde médical.
Nous espérons que Gallica et Medica continuent à cheminer ensemble de façon toujours plus rapprochée pour enrichir encore plus l’accès au patrimoine médical français et universel.
Bon vent à Medica et à ses brillants navigateurs qui œuvrent jour après jour pour sauvegarder et faire connaître l’histoire de la Médecine. Comme Gallica nous l’enseigne, on ne peut pas comprendre le présent sans connaître et apprécier le passé.

L’équipe Gallica »

Medica a 20 ans : naissance et croissance d’une bibliothèque numérique au début du XXIe siècle 1/3

Voici le premier billet d’une série de 3 sur l’histoire de Medica – rédigé par Lou Delaveau, conservatrice-stagiaire Enssib, à l’occasion des 20 ans de la bibliothèque numérique Medica. Le second billet est accessible ici et le troisième

« Medica a vingt ans, que le temps passe vite
Madame, hier encore elle était si petite… »

Medica, la bibliothèque numérique de la BIU Santé, fête cet automne les vingt ans de sa mise en ligne. Elle rassemble aujourd’hui 22 000 documents et en signale plus de 310 500 conservés dans d’autres institutions. Devant le chemin parcouru depuis 2000, l’étonnement et le ravissement des lecteurs et des équipes ne sont pas si éloignés de ceux  que chantait Serge Reggiani, dont ces deux vers sont parodiés[1]… Toutefois, la comparaison s’arrête assez vite avec le texte de cette chanson douce-amère car c’est avec un enthousiasme toujours renouvelé que l’équipe du Service d’histoire de la santé, dans ses configurations successives, a fait grandir et a alimenté celle qui apparaît aujourd’hui comme l’une des plus importantes bibliothèques numériques spécialisées en histoire de la santé et le troisième acteur français pour la numérisation en bibliothèques[2]. Les témoignages des collègues qu’il m’a été donné d’interviewer lors de mon stage à la BIU Santé[3], ainsi que les archives du Service d’histoire de la santé, ont fourni la matière de ce billet de blog sur l’histoire de Medica[4]. Comment Medica (d’abord baptisée Medic@) a-t-elle vu le jour ? Comment s’est-elle imposée comme une bibliothèque incontournable pour les chercheurs, au-delà du paysage même de l’enseignement supérieur ? Découvrons-le ensemble…

Liesse au Service d’histoire de la santé : Medica a 20 ans ! [Une cure à Vittel], BIU Santé Médecine, CISA0061.

I. Les premiers pas : le corpus des médecins de l’Antiquité (automne -hiver 2000)

Plantons le décor

Qu’il nous soit permis de présenter succinctement le foyer dans lequel Medica naît[5]. La Réserve, futur Service d’histoire de la santé est créée en 1962 à l’instigation de la conservatrice des bibliothèques et historienne Paule Dumaître. La BIU Santé s’appelle alors la Bibliothèque de la Faculté de médecine de Paris et ce n’est qu’en 1979 qu’elle prend le nom de Bibliothèque interuniversitaire de médecine (BIUM)[6]. La fusion avec la Bibliothèque interuniversitaire de pharmacie conduit à la création de la BIU Santé en 2011. Valoriser le patrimoine médical et développer des services pour les chercheurs en histoire, à l’égal de ceux rendus au public scientifique fréquentant la grande salle de lecture, deviennent les objectifs de la minuscule équipe, dont fait partie Bernadette Molitor, entrée à la bibliothèque en 1974. L’équipe s’étoffe progressivement et, à partir de la fin des années 1990, des premières réalisations témoignent d’une volonté de prendre le tournant de l’informatisation : la mise en ligne d’un site web par Jacques Gana, conservateur féru d’informatique (1996), puis la numérisation du catalogue manuscrit du fonds ancien (340 000 notices) ainsi que la création d’une exposition en ligne sur les frontispices médicaux (1999).

L’ancien laboratoire photographique (photographie m’ayant été donnée par Pierre Morris, photographe de la BIU Santé).

A cette époque, la BIUM peut compter sur la présence du laboratoire photographique créé par le Dr André Hahn (directeur de la bibliothèque jusqu’en 1970) : ce service alors inédit pour une bibliothèque universitaire[7] a sans doute ancré très précocement une culture de diffusion des images des collections, ce dont témoigne l’élaboration d’une Banque d’images et de portraits (1999)[8].

C’est sous la direction de Guy Cobolet, directeur de la BIUM (puis de la BIU Santé) de 2000 à 2018, que le chantier « Medic@ » est lancé. Une précédente expérience à l’École française d’Athènes, à savoir la numérisation du Bulletin de correspondance hellénique, avait marqué ce dernier et lui inspire l’idée de profiter des nouvelles opportunités informatiques pour développer des ressources résolument « modernes » en sciences humaines, à l’image des bases de données médicales. La création de Medic@ est confiée à Jacques Gana, à partir de la version 4 du logiciel de gestion de bases de données FileMaker Pro : celui-ci offre à l’époque, pour un prix de 2300 FF, un modèle d’application autorisant une recherche plein texte, un serveur web avec un langage de programmation intégré et un environnement client-serveur performant. Ces bases FileMaker, entretenues en interne, puis avec l’aide d’un prestataire, La Source, ont constitué le fondement des outils utilisés par l’équipe du Service d’histoire de la santé jusqu’à récemment ! Henry Ferreira-Lopes, fraîchement arrivé à la BIUM, fait aussi partie de l’équipe dont il se souvient comme d’une « bande d’amis » enthousiasmée par une « époque héroïque ». Le ton est donné : la BIUM souhaite profiter de la grande richesse de ses fonds spécialisés pour se positionner sur le « créneau » médical et conforter par là « sa place de bibliothèque de référence au niveau international » [9]. En effet, « le temps n’est plus où seule la possession de riches collections assurait aux bibliothèques une position de choix. Il faut maintenant être présent sur les réseaux de communication, et seuls les “portails’’ de qualité semblent avoir un réel avenir ». L’idée n’est pas anodine car une partie de la profession pointe à l’époque le risque d’une chute de fréquentation des lecteurs en présentiel et craint aussi une forme de dépossession des collections, alors que les reproductions photographiques constituent un apport financier pour l’institution.

Hippocrate, Galien et les autres

Des contacts très privilégiés avec les chercheurs – qui caractérisent encore aujourd’hui le Service d’histoire de la santé – permettent aux bibliothécaires d’identifier précisément les besoins de leur lectorat « de niche ». Certaines éditions sont rares et difficilement consultables. Plutôt que d’opter pour un florilège d’éditions hétéroclites, l’équipe fait le choix de porter son attention sur une source fondamentale de l’histoire de la médecine : la collection hippocratique. Un rapport sur la diffusion sur Internet des éditions anciennes d’Hippocrate adressé à Guy Cobolet souligne qu’une telle mise en ligne « représenterait une étape importante des conditions de la recherche en philologie et en histoire des sciences » et un « modèle à suivre en matière de communication des fonds patrimoniaux » [10]. Les besoins des chercheurs excèdent en effet ce que peuvent offrir les « diffusions numériques en direction du grand public cultivé ». Ce « véritable outil de recherche » sera donc constitué de cinq éditions de la Renaissance ainsi que de l’édition de référence d’Émile Littré pour un total de 10 500 pages.

Le corpus hippocratique aujourd’hui.

Préfacé par Marie-Laure Montfort, chercheuse et lectrice de la BIUM ayant rédigé le rapport précédemment cité, le corpus hippocratique est mis en ligne le vendredi 20 octobre 2000. Le mois suivant, une salve de mails envoyée pour en faire la publicité mentionne une rubrique du site web de la BIUM intitulée « Collection Medic@[11] ». Cette collection reçoit également l’ISSN 1164-8678[12]. Voilà donc la date de naissance de notre bibliothèque numérique !

Pour communiquer sur l’heureux événement, l’équipe peut alors compter sur son épais carnet d’adresses. Selon une expression recueillie en interview, les conservateurs faisaient « leurs propres hommes-sandwichs » : le carton 95 des archives contient ainsi des listes de contacts griffonnés au crayon, ainsi que des pochettes entières des confirmations d’envoi des mails – ou quasi  faire-part de naissance ! – adressés à différents collègues et réseaux de chercheurs. Un mail daté du 17 janvier 2001 nous apprend que le corpus hippocratique avait reçu, trois mois environ après sa diffusion en ligne, 1000 visites (998 très exactement), un résultat que le directeur juge « très encourageant »[13].

Le corpus des médecins de l’Antiquité s’enrichit par la suite d’autres collections : Galien, Pline (2001), Celse (2002) et d’autres auteurs « mineurs », qui fournissent des occasions de travailler de concert avec des chercheurs, chercheuses et philologues, notamment ceux issus du laboratoire « Médecine grecque » de l’UMR « Orient et Méditerranée » dirigé par Jacques Jouanna. Le modèle des présentations introductives devient caractéristique de la collection et un argument pour encourager la coopération et les prêts. En effet, si ces corpus en ligne sont essentiellement constitués des exemplaires de la BIUM, ils intègrent aussi des ouvrages conservés dans d’autres institutions : ainsi, l’Académie nationale de médecine prête une édition vénitienne de 1490 dont la numérisation vient compléter le corpus galénique[14].

Présentation de Medic@ en date du 4/04/2002, d’après les archives du net (Internet Archive Wayback Machine).

Premiers défis techniques

La structure de Medica a peu évolué depuis ce premier corpus. Elle prend la forme d’un répertoire d’images jpeg explorable page à page, ou chapitre par chapitre, grâce à un sommaire résultant de l’indexation des parties de l’ouvrage numérisé. Le choix du format jpeg, peu lourd, et le développement en interne, expliquent aujourd’hui les coûts réduits de mise en place et de fonctionnement, en dépit du nombre d’images accessibles via Medica[15]. Les premières sauvegardes des numérisations sont réalisées sur CD, avant qu’un archivage sur serveur distant ne soit mis en place à partir de 2005.

Il est à noter que l’affichage ne permet pas un continuum défilable des images et semble poser, en 2000, certaines difficultés d’affichage dont témoignent les archives du service. L’arobase même de « Medic@ » se révèle bientôt problématique car elle n’est pas indexée par les moteurs de recherche, ce qui force les internautes à tronquer le nom de la bibliothèque numérique. Les polices exotiques ne sont pas en reste : un mail d’une chercheuse souligne en novembre 2000 que certains caractères s’affichent mal et que des modifications en faveur des utilisateurs de PC « pénalisent » les propriétaires de Mac ![16] D’après Jacques Gana, il s’agissait alors d’un problème récurrent d’affichage sur le web qui ne sera résolu que par la mise au point de Google Fonts et la création de la police Unicode Cardo.

L’équipe de la BIUM est enfin contrainte de procéder à des choix stratégiques en fonction des navigateurs les plus utilisés au tournant des années 2000 : 8% des internautes accèdent à Medic@ depuis le navigateur des MacIntosh, 11% utilisent Netscape. Internet explorer, utilisé par plus de 80% des usagers devient le seul navigateur avec lequel la BIUM décide d’assurer une compatibilité à 100%, en dépit des foudres potentielles des « anti-microsoftiens »[17].

A suivre… Medic@ n’en restera pas là ! Retrouvez l’épisode deux de l’histoire de Medica sur le blog de la BIU Santé le 30 novembre !


[1] Je ne suis pas la seule à utiliser cette référence, en témoigne cette contribution de Lydie Bodiou et Véronique Mehl pour l’ouvrage La religion des femmes en Grèce ancienne (Presses universitaires de Rennes, 2009) découverte après la rédaction de ce billet. https://books.openedition.org/pur/141102.  Le texte du premier couplet de la chanson est le suivant : « Votre fille a vingt ans, que le temps passe vite / Madame hier encore elle était si petite / et ses premiers tourments sont vos premières rides, Madame, et vos premiers soucis ». Le texte est de Georges Moustaki (1969).

[2] Après l’infrastructure de recherche Recolnat et Persée cf. « Étude CollEx-Persée sur la numérisation au service de la recherche » réalisée par le Cabinet Six & Dix, 2018, p. 5. https://www.collexpersee.eu/etude-sur-la-numerisation-au-service-de-la-recherche/

[3] La liste des interviews figure en fin du troisième volet de ce billet.

[4] Nous avons consulté les cartons 95 à 100 et 104 à 105 des archives du directeur de la BIU Santé relatives au Service d’histoire de la santé. Ils seront désignés dans les notes de la sorte : « Archives, c. … ».

[5] Nous profitons de ce sous-titre pour adresser un clin d’œil à nos collègues de la BnF dont l’« enfant » Gallica fêtait, il n’y a pas si longtemps, son 20e anniversaire également ! https://gallica.bnf.fr/blog/09012018/gallica-20-ans-deja?mode=desktop

[6] Samion-Contet (Janine), Ségal (Alain), Éloge à Paule Dumaître (1911 -2002), dans Histoire des sciences médicales, tome XXXVIII, no 1, 2004, p. 19-26, notamment p. 21-22. https://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/hsm/HSMx2004x038x001/HSMx2004x038x001x0019.pdf

[7] Samion-Contet (Janine), La bibliothèque de la Faculté de médecine de Paris: 1733-1970, Paris : Bibliothèque interuniversitaire de santé, 2017, p. 67.

[8] Note « Patrimoine et Internet à la BIUM » 01/06/2000 – Archives, c. 95.  La banque d’images existait depuis longtemps sous la forme de classeurs rouges rassemblant des clichés : ces derniers sont numérisés et versés avec les reproductions effectuées pour les expositions numériques.

[9] Note « Patrimoine et Internet à la BIUM » 01/06/2000 – Archives, c. 95.

[10] Montfort (Marie-Laure), « Rapport sur la diffusion par internet des éditions anciennes d’Hippocrate », 20/04/2000 – Archives, c. 95, p. 4. Idem pour les citations suivantes.

[11] Mail du 15/11/2000 (Guy Cobolet), pour une mention de Medic@ dans la Bibliotheca Classica Selecta – Archives, c. 95.

[12] Un autre ISSN (1773-6935) concerne la collection d’imprimés : http://www.sudoc.fr/088439070.

[13] Mail du 17/01/2001 (Guy Cobolet). D’après Jacques Gana, les statistiques de consultation ont été mesurées dès les débuts de Medica grâce à l’outil Funnel Web.

[14] Lettre du 20/11/2000 (Guy Cobolet au Secrétaire perpétuel de l’Académie Nationale de Médecine), au sujet des exemplaires INC A11 et INC A12 – Archives, c. 95.

[15] « Étude CollEx-Persée sur la numérisation au service de la recherche » réalisée par le Cabinet Six & Dix, 2018, p. 5.

[16] Mail du 27/11/2000 (une lectrice à Guy Cobolet) – Archives, c. 95.

[17] Mail du 18/12/2000 (Jacques Gana) – Archives, c. 95 ; mail du 12/09/2005 (Jacques Gana) – Archives, c. 100.

Medica fête ses 20 ans !

– Medica ?

Medica est la bibliothèque numérique patrimoniale de la BIU Santé.

Fondée en 2000, elle diffuse aujourd’hui en ligne 22 000 documents numérisés issus des collections de la bibliothèque et en signale plus de 310 500 conservés dans d’autres institutions. Elle est l’une des plus importantes bibliothèques numériques de l’enseignement supérieur français et rassemble des sources incontournables en histoire des sciences et histoire de la santé.

Le programme des festivités :

  • Vous voulez en savoir plus sur l’histoire de cette bibliothèque par ceux qui l’ont créée et enrichie au fil de ces vingt dernières années : consultez notre série de billets de blog !
  • Nous vous proposons un calendrier de l’Avent avant l’heure avec chaque jour une numérisation marquante
  • Souhaitez un bon anniversaire à Medica en contribuant au Livre d’or. Un témoignage, une anecdote de recherche ou un simple vœu d’anniversaire, à vos claviers !
  • Nous communiquerons autour de cet anniversaire avec #20ansMedica. N’hésitez pas à relayer ou l’utiliser sur les réseaux sociaux vous aussi.

Manuscrits, incunables, atlas d’anatomie, revues et journaux, dictionnaires médicaux, thèses de la Faculté de médecine… Explorez et feuilletez les collections patrimoniales de la BIU Santé, téléchargez librement les documents en Licence Ouverte et découvrez les corpus documentaires constitués par l’équipe de la bibliothèque et des chercheurs et chercheuses partenaires.

Complétez vos recherches dans Medica grâce aux autres ressources développées par la BIU Santé.

  • La Banque d’images et de portraits est idéale pour mener des recherches iconographiques parmi les 264 000 images mises en ligne par la BIU Santé et ses partenaires
  • La Base biographique propose 60 000 notices sur des personnalités médicales
  • Des expositions virtuelles et des éditions critiques commentées sont également disponibles en ligne.

 

Passeport pour la science ouverte à l’usage des doctorants

passeport pour la science ouverteLe passeport pour la science ouverte à l’usage des doctorants est un guide conçu pour accompagner les doctorants à chaque étape de leur parcours de recherche quel que soit leur champs disciplinaire. Il propose une série de bonnes pratiques et d’outils directement activables.
Ce passeport est édité par le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et a été réalisé par le comité pour la science ouverte. Déjà disponible en français, il est désormais disponible en anglais.

La table des matièreS

  • Concevoir sa démarche scientifique de manière ouverte
    Utiliser des ressources librement accessibles
    Prévoir la gestion des données
    Travailler de manière reproductible : pour soi, pour les autres
  • Diffuser sa recherche
    Diffuser ses publications en accès ouvert
    Rendre sa thèse librement accessible
    Ouvrir les données de recherche
  • Préparer l’après-thèse, rejoindre le mouvement
    Des politiques publiques enracinées
    Évaluer la recherche autrement

Agir dès maintenant
Aller plus loin
Glossaire
Sources

Un exemplaire armorié du De Homine de Descartes (1677)

Notre collègue Ludovic Berthe a remonté des magasins de la bibliothèque un objet qui nous a surpris, et qui intéressera peut-être certains lecteurs.

Il s’agit d’une reliure du XVIIe siècle, portant sur les deux plats de larges  rondelles de papier fort, de couleur beige rosé, qui dissimulent les armes d’un ancien possesseur. Le livre est un exemplaire du Tractatus de homine et de formatione foetus (Amsterdam: D. Elzevier, 1677), de Descartes.

Descartes. De homine (1677). Plat supérieur, éclairage vertical.
Descartes. De homine (1677). Plat supérieur, éclairage vertical. (BIU Santé. Licence ouverte. Photo: Elise Porez, BIU Santé.)

Non content d’avoir déniché ce livre, qu’une erreur de cote dans notre catalogue rendait difficilement trouvable, Ludovic Berthe est parvenu à identifier ces armes pourtant bien dissimulées. Comme le démontrent les images publiées dans ce billet, les deux plats portent le fer n° 1 du prieuré de Saint-Martin-des-champs, tel qu’il est décrit dans la base Bibale de l’IRHT et dans le Manuel de l’amateur de reliures armoriées françaises d’Olivier, Hermal et Roton (n° 2303). La bibliothèque de Saint-Martin-des-champs était considérable à la fin du XVIIIe siècle (au moins 40 000 volumes, d’après Alfred Franklin, Les anciennes bibliothèques de Paris : églises, monastères, colléges, etc., 1867). Elle fut confisquée à la Révolution.

Descartes. De homine (1677). Plat inférieur, éclairage en haut à gauche.
Descartes. De homine (1677). Plat inférieur, éclairage en haut à gauche. (BIU Santé. Licence ouverte. Photo: Elise Porez, BIU Santé.)
"Reliure aux armes du prieuré Saint-Martin-des-Champs (Paris) OHR 2303 fer no. 1" dans la base Bibale-IRHT/CNRS (permalink : http://bibale.irht.cnrs.fr/34102). Consultation du 23/10/2020.
« Reliure aux armes du prieuré Saint-Martin-des-Champs (Paris) OHR 2303 fer no. 1 » dans la base Bibale-IRHT/CNRS (permalink : http://bibale.irht.cnrs.fr/34102). Consultation du 23/10/2020.

Ce n’est pourtant pas juste après la Révolution que le livre est entré dans le  fonds de la bibliothèque de l’École de santé. Cela aurait pu être, puisque beaucoup de livres confisqués à des maisons religieuses ont été récupérés par nos premiers bibliothécaires dans les « dépôts littéraires » de Paris. Ce livre est entré  beaucoup plus tard, si on en croit sa cote, 48138: dans le registre d’entrée-inventaire, elle correspond à une entrée en 1893 seulement. Bien qu’à cette époque le registre d’entrée-inventaire ne différencie malheureusement pas les entrées par acquisition onéreuse et les entrées par don, on peut penser qu’il s’agit d’un don: la Bibliothèque de la Faculté de médecine de Paris n’aurait sans doute pas acheté une édition de Descartes du XVIIe siècle en 1893 (ni une édition plus récente d’ailleurs, probablement).

Pourquoi ces rondelles de papier sur les armes ? S’est-il agi, pour un vendeur, de rendre l’ouvrage plus facile à commercialiser, en masquant sa provenance? Ce serait curieux, puisque ces rondelles avivent la curiosité plutôt qu’elles ne l’évitent. Elles dévalorisent aussi un assez joli volume, car le fer utilisé est décoratif et prestigieux. Faut-il plutôt imaginer une pratique qui se rapprocherait du vandalisme révolutionnaire, qui a conduit à marteler tant de marques héraldiques sur les bâtiments?

Cet exemplaire, avec sa particularité intrigante, fait partie d’un ensemble conséquent d’éditions anciennes de Descartes dans la collection de la BIU Santé. Pour le seul traité de l’homme, on y trouve les éditions latine (1 exemplaire) et française (2 exemplaires) de 1664, les éditions latine et française de 1677 (2 exemplaires de chacune), l’édition française de 1729, l’édition des Oeuvres de Descartes de 1842 (Charpentier). Les bibliothécaires médecins avaient une vision large de ce qui pouvait trouver place dans une bibliothèque médicale. Nous avons souvent l’occasion de nous réjouir de cette variété.

Medical Heritage Library fête ses 10 ans avec une conférence en ligne

Medical Heritage Library organise une conférence virtuelle pour célébrer les 10 ans de sa création.

Dr. Jaipreet Virdi, autrice de Hearing Happiness: Deafness Cures in History professeure-assistante au département d’histoire à l’université du Delaware, sera la conférencière principale.

La conférence est gratuite et ouverte à tous. Elle se déroulera sur Zoom de 17 à 23h, heure de Paris, le vendredi 13 novembre.

Le programme complet est visible ici et pour s’inscrire, c’est par là.

Les interventions de cette conférence présentent des recherches qui puisent leur matière premièer dans les documents mis en ligne par les membres de Medical Heritage Library.

Medical Heritage Library est un consortium des plus grandes bibliothèques de médecine du monde. Son but principal est de promouvoir la libre diffusion des ressources historiques en médecine. Dans cette perspective, MHL c’est avant tout une bibliothèque numérique (hébergée sur la plateforme Internet Archive) où vous pouvez chercher, consulter, télécharger les collections historiques numérisées d’une quarantaine de bibliothèques américaines, canadiennes, britanniques (et donc maintenant française). Si vous voulez en savoir plus, c’est par ici.

 

Réouverture sur rendez-vous

Mise à jour – 15/01/2021
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Que ce soit
BU sur RDVpour venir travailler ou pour emprunter des documents à la BIU Santé – Médecine et à la BIU Santé – Pharmacie, vous devez désormais obligatoirement prendre rendez-vous en réservant un créneau en ligne.

La capacité d’accueil est limitée à une jauge de 50%.

Le dispositif « BU sur rendez-vous » est proposé à l’échelle des bibliothèques d’Université de Paris. Seuls les membres de la communauté Université de Paris peuvent bénéficier de ce service (sauf cas particulier des lecteurs extérieurs inscrits à la BIU Santé – Médecine).

RESERVER UN CRENEAU
La réservation de créneau se fait via le l’application mobile Affluences (Android et iOs)
ou directement sur le site internet Affluences

 

  • Sélectionnez la bibliothèque (BIU Santé Médecine ou BIU Santé Pharmacie), le créneau et la durée.
    Vous disposez d’un quota de 12h par jour et de 40h par semaine.
    Les créneaux proposés sont d’une durée de 30 minutes à 6h.
  • Réservez votre place en vous identifiant avec une adresse institutionnelle Université de Paris, Paris Diderot ou Paris Descartes (sauf cas particulier des lecteurs extérieurs inscrits de la BIU Santé – Médecine).
  • Confirmez votre réservation dès réception du courriel adressé par Affluences.
    Conservez le justificatif de rendez-vous transmis par mail pour vos déplacements et l’accès au site.
    A noter : lorsque vous utiliser le service pour la première fois, un courriel distinct requiert une confirmation de votre adresse mail.
  • A votre arrivée à la bibliothèque, validez impérativement votre présence.
    Depuis l’onglet « mes réservations » de l’application Affluences, scannez le QR code affiché à l’entrée de la bibliothèque ou saisissez le code établissement. Soyez ponctuel : au-delà de 30 minutes de retard, les réservations sont automatiquement annulées.
  • Les plans vous permettant de choisir votre place
  • Plan BIU Santé Médecine _Numéros des places
  • Plan BIU Santé Pharmacie_Numéros des places 

DOCUMENTS NECESSAIRES POUR LES DEPLACEMENTS ET ACCEDER AU SITE (mise à jour du 15/01/21)

  • Le justificatif de réservation de créneau Affluences.
  • l’attestation individuelle de déplacement pendant les horaires de couvre-feu (appli Tousanticovid ou site du Ministère de l’intérieur) en ayant coché la case  « Déplacements entre le domicile et le lieu d’exercice de l’activité professionnelle ou le lieu d’enseignement et de formation, déplacements professionnels ne pouvant être différés ».
  • un titre d’identité,
  • Pour la BIU Santé – Pharmacie : la carte d’étudiant ou certificat de scolarité Université de  Paris, carte professionnelle Université de Paris.
  • Pour la BIU Santé – Médecine : la carte d’étudiant ou certificat de scolarité Université de  Paris, carte professionnelle Université de Paris.
    Pour les lecteurs extérieurs, la carte de bibliothèque  en cours de validité et la carte d’étudiant pour les lecteurs Université de Paris.

MESURES SANITAIRES

La jauge est fixée à 50% de la capacité d’accueil habituelle. La prise de rendez-vous est obligatoire quel que soit le motif de votre visite, y compris pour emprunter, rendre des documents ou faire des photocopies.
Vous devez respecter la place qui vous est attribuée. Le travail en groupe n’est pas autorisé.
Les mesures sanitaires applicables à Université de Paris restent valables, de même que les mesures spécifiques aux bibliothèques définies depuis septembre. Nous attirons particulièrement votre attention sur le port obligatoire du masque à tout moment, y compris à votre place de travail, la distanciation physique d’un mètre minimum et le lavage obligatoire des mains en entrant et avant de toucher aux documents et matériel informatique).

FAQ

Combien de fois puis-je venir à la bibliothèque ?
Vous disposez d’un quota maximum de 12h par jour et de 40h par semaine, à utiliser comme vous le souhaitez. Les créneaux vont de 30 minutes à 6h. Vous pouvez réserver jusqu’à 7 jours à l’avance.

Faut-il réserver pour emprunter, rendre des livres, faire des photocopies ?
Oui, c’est obligatoire. Nous vous invitons à réserver un créneau de 30 minutes. Si vous empruntez des documents, vous pourrez les conserver jusqu’au 15 février.

Est-ce que le service « BU à emporter » (Click&Collect) est à nouveau proposé ?
Non, le service « BU à emporter » tel que proposé en mai, juin et juillet dernier n’est pas réactivé. Si vous souhaitez emprunter des documents, nous vous invitons à réserver un créneau de 30 minutes. Vous pourrez sélectionner les documents vous-même en rayon et les conserver jusqu’au 15 février.

Puis-je choisir n’importe quelle place ?
Nous attirons votre attention sur le fait que les limitations d’accès par niveau ou discipline perdurent. Ainsi, la BIU Santé – Médecine accueille les étudiants selon des critères de discipline et de niveau d’études (à partir du 2ème cycle aux étudiants de santé et de psychologie). Certaines salles sont accessibles sous conditions. Consultez et respectez les restrictions mentionnées dans l’application Affluences.

Est-il possible d’annuler une réservation ?
Oui. Le mail de confirmation comporte un lien «Annuler ma réservation». Ces heures ne seront pas déduites de votre quota journalier et hebdomadaire.

Pourquoi n’ai-je pas reçu mon mail de confirmation ?
Dans la plupart des cas, le problème vient d’une coquille dans l’adresse mail indiquée. Pensez aussi à vérifier vos courriers indésirables. Si vous ne parvenez toujours pas à finaliser votre réservation, contactez-nous en nous indiquant votre statut et la bibliothèque que vous souhaitez fréquenter.

Pourquoi ma réservation a-t-elle été annulée ?
Si vous n’avez pas confirmé votre adresse mail (dans le cas d’une première utilisation) ou que vous n’avez pas confirmé votre réservation dans les 2 heures, votre réservation n’est pas valide.
Si vous n’avez pas validé pas votre présence à votre arrivée à la BU dans les 30 premières minutes de votre créneau, votre réservation est automatiquement annulée.

Dois-je signaler mon départ quand mon créneau est écoulé ? 
– A  la BIU Santé Médecine, comme cela était le cas depuis septembre, vous devez passer votre carte sur le lecteur prévu à cet effet à chaque entrée et sortie. Si vous partez en avance, merci de le signaler aux  personnels d’accueil afin qu’ils libèrent le créneau pour un autre usager.
– A la BIU Santé Pharmacie, il n’y a aucune formalité à effectuer quand vous quittez la bibliothèque. Si vous partez en avance, merci de prévenir les personnel d’accueil afin qu’ils libèrent le créneau pour un autre usager.

Je n’ai pas l’intention de venir à la bibliothèque. Combien de temps puis-je conserver les documents que j’ai empruntés à la BIU Santé Pharmacie ?
Tous les emprunts réalisés avant le 29 octobre peuvent être conservés jusqu’au 15 février. Cette prolongation est automatique. Vous n’avez aucune démarche à faire.

Des questions ?
Nous vous invitons à nous écrire. Nous vous apporterons une réponse dans les meilleurs délais.
BIU Santé – Médecine : info-med[@]biusante.parisdescartes.fr
BIU Santé – Pharmacie :  info-pharma[@]biusante.parisdescartes.fr